Homélie du 31 août 2025
Impossible humilité
Connaissons-nous la douceur de l’humilité ? Nous attire-t-elle ?
Certains disent que l’orgueil meurt 10 minutes après nous : c’est un combat tenace qui durera toute notre vie.
Au séminaire, on nous parlait de l’histoire de ce moine qui se voyait canoniser pour sa grande humilité… !
L’humble choisit la dernière place.
En entendant cela peut-être que quelque chose en nous rugit : « Chez les cathos, c’est toujours ça, prendre la dernière place, être gentil, etc. Mais non, c’est stupide, moi je n’ai pas envie de prendre la dernière place ! ».
Non, nous n’avons pas envie. Nous sommes comme les invités au repas, nous voulons les meilleurs places. Bon pas la meilleure, car on n’est pas fou, et puis on est chrétien, donc ça ne se fait pas, mais un rang honorable quand même !
Et la question est donc : mais pourquoi courons-nous après ces premières places ? Que se joue-t-il donc en nous ?
En un mot, le désir d’être aimé. Et derrière la rage si quelqu’un veut nous empêcher d’accéder à ces premières places ? Les blessures que nous avons subies, et en nous le sentiment que nous avons le droit à ces places.
A la fin, c’est beaucoup de fatigue, ce sont des projets trop ambitieux qui ne portent pas les fruits attendus.
Et si Dieu savait ce qu’il nous demande ? D’ailleurs Jésus, comme d’habitude nous montre l’exemple. Comme disait le père spirituel de Saint Charles de Foucauld : « Le Christ a si bien pris la dernière place que personne ne peut la lui ravir ».
Jésus qui est Dieu, se fait homme, sans les honneurs, et il meurt dépouillé de ses vêtements sur une croix. Dernière place. Mais Dieu le Père, l’élève à la première place.
Cette bonne place dont nous rêvons, Dieu nous la donnera lui-même : voilà pourquoi nous pouvons nous détendre !
Dans son livre Le chemin des estives Charles Wright raconte son expérience alors qu’il est novice chez les jésuites. Pendant un mois, ils partent marcher comme pèlerins sans argent, à deux. Il explique le déplacement que cela opère de ne plus avoir les habits, les titres de la société, plus d’autonomie financière. De ne plus voir une coupe soignée, mais plutôt une barbe un peu longue et une odeur de transpiration. C’est à la fois le grand dénuement d’être livré à la générosité des gens et à la Providence, et aussi la découverte d’une liberté insoupçonnée ! Il reprend vie au fil des kilomètres. Car il est obligé d’apprendre à tout recevoir de la main de Dieu.
Cela peut nous faire réfléchir : derrière quoi nous cachons-nous ? Comment prenons-nous subtilement la première place ?
Je connais aux USA un groupe où ils s’encouragent, alors qu’ils ont entre 30 et 40 ans environ avec cette phrase : « Prenez la dernière place tant qu’il est impossible de faire autrement ».
C’est très inspirant ! C’est pour dire : il est inutile de courir à vouloir vous faire un nom, beaucoup d’argent, du pouvoir, de la reconnaissance. Ça c’est encore trop l’homme, l’homme ou la femme seul, sans Dieu, qui se fatigue pour du vent. Dieu nous demande « peu de choses » comme le dit Maître qui a confié les talents : « Tu as été fidèle en peu de choses, je t’en confierai beaucoup » (Mt25,21).
Prendre la dernière place : c’est vivre à l’ombre de Dieu, tranquille et avancer à un rythme plus vrai, qui respecte les étapes de la croissance humaine. De telle sorte que loin des pressions multiples, la personne sente soudain que Dieu l’appelle pour une mission pour laquelle elle a été mystérieusement préparée toute sa vie.
Elle ne se lance alors plus pour se faire un nom, mais véritablement pour rendre service.
Enfin, quel est le secret pour obtenir l’humilité ? La confession : c’est en tout cas une voie royale.
Reconnaître nos fautes est le début de l’humilité.
Puis, surtout, grâce à nos péchés, découvrir l’amour de Dieu pour nous personnellement. Voilà le vrai enjeu !
Plus cet amour nous saisi, plus nous pouvons compter sur Dieu, et plus nous devenons humble. Si Dieu est avec moi, je n’ai plus peur d’être petit.
Et plus nous devenons humbles, plus la joie entre en nos cœurs !
Que Dieu nous donne la grâce d’être humbles !
Marc Burtschell
Homélie du 24 août 2025
Les 7 secrets de Carlo Acutis
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ».
Dans cet évangile, Jésus s’adresse à nous comme à ceux qui iront en enfer ! « Quand (…) vous-mêmes, vous serez jetés dehors ». Il nous interpelle donc sacrément afin que nous ne considérions pas trop vite que nous serons au paradis.
Alors comment entrer par cette porte étroite ? Je vous propose de regarder simplement comment Carlo s’y est pris. Ce sera une manière de nous préparer à sa canonisation le 7 septembre. Ces sept secrets dont je vais parler, sont la manière dont il parlait de son kit pour être saint lorsqu’il faisait le catéchisme.
Premier secret : essayer d’aller à la messe tous les jours et de communier
Sanchez est un homme qui travaillait dans l’art, il avait perdu la foi. Un jour son propre père retrouve la foi, et pour fêter cela, il fait dire une messe d’action de grâce à laquelle toute famille participe. Sanchez n’est pas en état de communier, mais il ne veut pas peiner ses parents et se dit qu’après tout ce n’est que du pain. « Lorsque le prêtre tendit l’hostie consacrée pour que Sanchez la reçoive, un éclat de lumière en jaillit, enveloppant le communiant incroyant. Il entendit une voix lui dire : « Je t’ai toujours aimé ». Sanchez revint instantanément à la foi. » (Rod Dreher, Comment retrouver le goût de Dieu...)
Carlo affirmait : « L’Eucharistie c’est mon autoroute pour aller au ciel ».
Deuxième secret : si vous le pouvez faites quelques moments d’adoration eucharistique
Venir prier devant le tabernacle, ou lorsque le Saint Sacrement est exposé, est le moment d’un cœur à cœur. Nous passons du temps avec notre Ami, nous nous entretenons avec lui, nous lui présentons le monde, et nous faisons grandir le désir de le recevoir en nous lors de la messe. Sur notre paroisse, le saint sacrement est exposé le mardi soir à 17h30.
« Du Saint-Sacrement présent dans le tabernacle, rayonne cet amour guérisseur que seul Dieu peut dispenser » Carlo Acutis
Troisième secret : « N’oubliez pas de réciter le saint rosaire (chapelet) tous les jours »
Plusieurs saints ont parlé du chapelet comme leur testament pour dire l’importance de la Vierge Marie dans leur vie. Carlo s’est inspiré d’eux.
Il disait : « La répétition (des Je vous salue Marie) fait descendre les mystères (de la vie de Jésus) de l’esprit au cœur. En rythmant nos prières, elle nous aide à élever nos âmes vers le ciel. »
Quatrième secret : « Lisez chaque jour un passage de l’Écriture sainte pour vous-même. »
Bienheureuse Chiara Luce écrit ceci alors qu’elle est encore adolescente : « J’ai redécouvert l’Évangile sous une lumière nouvelle. J’ai compris que je n’étais pas une chrétienne authentique parce que je ne le vivais pas à fond. Maintenant je veux faire de ce livre magnifique l’unique but de ma vie. Je ne veux pas et je ne peux pas rester analphabète en ignorant un message aussi extraordinaire. »
Cinquième secret : « Si vous le pouvez, confessez-vous chaque semaine, même les péchés véniels »
« Courons avec confiance vers le sacrement de pénitence, où le Seigneur nous attend à tout moment avec une tendresse infinie. Et une fois nos péchés pardonnés, oublions-les, car le Seigneur l’a déjà fait avant nous » Padre Pio
Sixième secret : « Prenez souvent des résolutions et adressez des requêtes au Seigneur et à la Sainte Vierge Marie pour venir en aide aux autres ».
Nous ne savons pas faire le bien tout seuls, nous avons besoin de l’aide de Jésus et Marie. Carlo était l’ami de tous, des pauvres, des malades. Par exemple, il lui arrivait d’aider la femme chargée de la lessive chez eux pour être sûr qu’elle termine à l’heure et ne rentre pas trop tard, seule, de nuit dans le métro.
Septième secret : « Demandez l’aide de votre ange gardien qui doit devenir votre meilleur ami »
« Quelle consolation de savoir que près de nous se trouve un esprit qui, du berceau à la tombe, ne nous quitte jamais un instant, pas même lorsque nous osons pécher ! Cet esprit céleste nous guide, nous protège comme un ami, comme un frère. » Padre Pio
Voilà comment Carlo s’est efforcé d’entrer par « la porte étroite ». En entendant cette liste, il ne s’agirait pas de la prendre comme des « cases à cocher », cela rend triste. Mais Carlo vivait tout cela animé par un désir d’être saint, dans la joie.
Il ne s’agit donc pas de nous tendre, mais d’avancer un pas après l’autre, en nous interrogeant : est-ce que, moi aussi, je m’efforce d’entrer par la porte étroite ?
Et si ce chemin ne m’attire pas, je peux commencer par demander la grâce d’être attiré par la sainteté.
(Homélie inspirée du livre : Le kit sainteté de Carlo Acutis, Marie et Jean-Baptiste Maillard)
Marc Burtschell
Homélie du 17 août 2025
Une vie sans épreuves ?
En entendant les lectures de ce jour, il me venait en tête un verset biblique : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu » Ac14,22
Ni Jérémie, ni Jésus n’ont eu une vie facile. Mais l’un et l’autre avaient des âmes prêtes à endurer l’épreuve pour parvenir au but. Ils n’ont pas été surpris par les contrariétés.
Tous ces textes nous rappellent que la vie avec Dieu n’est pas une vie facile (même si c’est une belle vie). Les difficultés que nous rencontrons, ne viennent pas de Dieu, mais du mal présent dans ce monde qui s’oppose de toutes ses forces à ce que nous marchions vers le Royaume.
Jérémie prophétise la chute de la ville de Jérusalem si la ville ne se convertit pas, il explique au roi que s’il se rend au roi de Babylone au lieu de combattre il évitera bien des malheurs. Mais personne ne veut rien entendre. Ils aimeraient tous que Dieu n’ait que de bonnes choses à dire, que de bonnes nouvelles, même si eux font le mal.
Alors Jérémie se fait enfermer dans cette citerne. Peu de temps après, Jérusalem sera prise par Babylone. La prophétie s’est accomplie. Elle n’a servi à rien, car les hommes se sont rebellés. Mais le prophète a été fidèle jusqu’au bout.
Quelle force chez Jérémie : il répète sa prophétie, qu’elle plaise ou non à ceux à qui il est envoyé. Lorsqu’il est arrêté : pas d’insultes. En fait, pas un mot de lui ne nous est rapporté. Cet homme est calme, il sait quel est son rôle, il n’est pas surpris de susciter de la contradiction. Il ne se décourage pas. Il est comme Jésus.
Dans cet évangile, Jésus est sans illusion. Il sait que ce feu qu’il désire allumer ne viendra pas sans souffrances de sa part. Quel est ce feu ? Le feu de l’Esprit Saint : le feu de l’amour, pas le feu de la destruction ! Mais cela passera par sa mort sur la croix, par l’abandon de ses apôtres. Sa venue divise : Dieu n’a pas pour but de diviser, mais il sait que la présence du mal fera qu’il y aura division.
Pourtant vous voyez, Jésus ne faiblit pas, par amour pour nous, il poursuit sa route. Comme Jérémie, il est l’agneau mené à l’abattoir qui n’ouvre pas la bouche. Comme Jérémie, un courage farouche l’anime, mais sans aucune violence.
C’est la force à l’état brut. La force dans sa plus grande noblesse !
Et nous avons besoin de cette force-là dans notre vie chrétienne, sinon nous ne pourrons tenir. Si vous voulez préparer quelqu’un au combat, vous ne lui dites pas que tout sera facile. Non, vous le préparez en conséquence, vous lui annoncez que ce sera difficile.
C’est exactement ce que fait la seconde lecture avec ces paroles fortes que je vous relis : « Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement. Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché. »
Ouh bé ! Nous oublions peut-être un peu cette mise en garde !
Alors comment tenir ? Comment grandir vers davantage de force ?
Regarder Jésus, pas le mal : « Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus » (seconde lecture). Nous regardons celui qui nous aimons, celui qui nous donne la force et qui est toujours avec nous.
Et Jésus nous montre à la fois l’exemple du courage, et l’exemple de la victoire.
Au lieu de laisser nos pensées s’enfermer dans nos peurs, nos soucis, nous tournons nos cœurs vers Dieu pour reprendre pied en Lui.
Concrètement, nous pouvons nous demander dans nos vies :
Suis-je surpris de rencontrer des épreuves face aux belles choses que je porte ?
Quelle est mon espérance de la victoire en Dieu ?
Je viens de relire la vie de Ste Geneviève. Les Huns ravagent la France et s’approchent de Lutèce (Paris) avec Attila à leur tête. Tout le monde tremble, mais pas ste Geneviève. Elle fait prier, elle dissuade les gens de fuir. Et le miracle arrive, les Huns contournent Paris sans la détruire !
Que Dieu nous donne plus de courage et de persévérance dans toutes nos épreuves quotidiennes !
Marc Burtschell
Homélie du 15 août 2025
Blanche Neige
Quelle grandeur de la Vierge Marie !
Le contraste entre la première lecture est saisissant.
D’un côté, une description incroyable de cette femme qui a le soleil pour manteau, au cœur d’un combat cosmique : c’est sérieux !
De l’autre, cette scène ordinaire de femmes simples, humbles. Cette simplicité fait aussi sa beauté.
En fêtant Marie aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser à Blanche Neige, et à la sorcière surtout qui demande : « Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle ». « Marie ».
Le psaume de ce jour nous le dit lui aussi : « le roi sera séduit par ta beauté ». Elisabeth nous le dit aussi : Marie est bénie entre toutes les femmes. Car elle est la numéro un.
Elle est la nouvelle Esther, la plus belle de toutes les jeunes femmes du pays. La Bible écrit : « Le roi aima Esther plus que toutes les femmes, et elle obtint grâce et faveur auprès de lui plus que toutes les jeunes filles »Est2,17.
Elle est la numéro un dans le cœur de Dieu car elle est sans péché. Alors que Jésus n’était pas encore mort pour les péchés, Dieu avait décidé prendre un crédit pour Marie, qu’il paierait à la croix. Et c’est pourquoi aujourd’hui elle monte au ciel avec son corps, car le péché n’a pas séparer l’âme de son corps.
A quoi sert cette beauté ?
Cette beauté est d’une puissance incomparable pour le bien.
Quand un enfant naît et qu’il tombe sur sa mère, la plus belle des mamans, sa présence lui dit : « Je suis heureuse d’être avec toi. Il est bon d’être vivant. Ce monde est bon, viens avec moi ! ». La beauté invite à la vie. La beauté console, la beauté nourrit. A chaque fois que l’enfant pleure, la Maman le nourrit et lui rappelle : « Tu as la vie en abondance, ne t’inquiète pas ».
Marie qui est notre mère fait tout cela. Elle nous rappelle : « Tu vaux la peine et ce monde aussi ».
Et puis quand l’enfant a grandi, et par exemple que c’est un homme qui part au front. Pourquoi se battrait-il s’il n’y avait sa femme qui l’encourage ? Alors il regarde sa photo, et il retrouve le courage pour lutter. Comme le prince charmant qui terrasse le dragon car la beauté de la princesse l’invite à y croire. Comme le Christ qui gravit son chemin de croix avec la présence de Marie, la plus belle des femmes qui l’invite à aller jusqu’au bout, à ne pas céder.
Présence indispensable ! Quelle puissance de la beauté !
Je ne sais pas si nous sommes à une époque où la beauté est bien comprise, mais mesdames, voyez comme c’est important pour notre monde aujourd’hui. Nous avons besoin de vous à nos côtés, et nous avons besoin que vous nous invitiez à la vie par la beauté qui vous appartient d’une manière toute spécifique.
Nous aurions pu penser que c’est Jésus que l’on représenterait avec le serpent sous les pieds, car Marie qu’a-t-elle fait ? Et pourtant non, c’est Marie. Le démon la déteste exactement comme la sorcière déteste Blanche Neige. La beauté, Marie, invite à la vie et terrasse le dragon. C’est une beauté très forte pour le dire ainsi, et équilibrer peut-être notre manière de voir la beauté.
C’est pourquoi tant de saints priaient Marie et invitait à la prier.
Carlo Acutis va être bientôt canonisé, le 7 septembre 2025. Il nous encourage à prier le chapelet chaque jour. Il disait :
« Après la sainte Eucharistie, le saint rosaire est l’arme la plus puissante pour combattre le diable »
Je vous laisse donc avec cette suggestion : pourquoi ne pas remettre le chapelet dans notre vie ? En commençant par une dizaine pour commencer par exemple.
Le chapelet est une manière de méditer sur la vie de Jésus avec Marie. Il est un moyen de demander la paix pour notre monde, de confier nos intentions de prière.
Et comme nous l’entendions, il est une arme puissante contre les tentations et le mal.
A Fatima, Marie dit à la voyante Lucie : « Il n’y a aucun problème, temporel ou spirituel, si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint rosaire ».
Une précision : ce n’est pas que le rosaire, ou le chapelet, soit magique. C’est Marie qui est magique !
Réjouissons-nous d’avoir une mère magique ! Prions-là !
Marc Burtschell
Homélie du 10 août 2025
Et vous, qu'attendez-vous ?
A quoi correspond le sommeil ? Certes nous pourrions parler de celui qui fait le mal. Mais je me demande si ça ne commence pas par le fait d’oublier l’histoire dans laquelle nous sommes. Alors nous finissons par essayer de survivre du mieux possible au milieu de nos occupations.
Très vite, nous le savons bien, l’homme peut dériver vers la recherche d’un petit confort, pas de conflits, quelques plaisirs. Avec cette idée qu’il ne peut pas trop en demander et qu’il faudrait se contenter de ce qu’il a. La tentation d’une tranquille médiocrité : le démon ne recherche pas autre chose, car nous sommes alors hors d’état de nuire à ses intérêts.
Mais non, l’histoire dans laquelle nous sommes est bien plus belle ! Et vous remarquez que le Christ à travers ces mots nous rappellent ce qui va se passer bientôt.
Aujourd’hui, le Christ annonce son retour, demain il sera là ! Pas « pour les chrétiens seulement », non, aussi pour « ceux qui n’y croient pas ». C’est notre histoire, celle de tout homme, au sens littéral, historique. C’est un peu comme Trump qui annonce l’augmentation des taxes, et vient le jour où ça prend effet : c’est aussi concret que ça.
Nos grands frères et sœurs dans la foi ont été des modèles d’hommes et de femmes éveillés : ils ont cru aux promesses et les ont attendu, et elles se sont accomplies, et Dieu a pris plaisir à leur donner cette ville éternelle qu’ils attendaient.
Quand on commence à croire, on commence à se réveiller. Et ce réveil provoque notre salut.
Quand Noé a commencé à construire l’arche, les gens devaient se dire qu’il était fou. Aujourd’hui, c’est pareil quand on prépare notre âme pour le salut, les gens nous regardent gentiment. Mais quand la pluie tombe, c’est trop tard.
Qu’est-ce qui nous attend ? Des guerres, des incendies ?
Non : ce qui nous attend vraiment, c’est le retour du Christ. C’est une bonne nouvelle qui nous attend ! Avec quelques perturbations passagères.
Alors oui, il faut que je change deux trois trucs dans ma vie qui pourraient être gênantes et parfois même des choses très graves. Mais ça reste une super nouvelle ! Celui qui vient est l’homme le meilleur que la terre ait porté, c’est lui qui nous sauve !
Le Christ revient comme le bien-aimé attendu depuis longtemps et toujours désiré par ceux qui l’aiment. Ce sera inattendu, mais ce sera une bonne surprise.
Alors on regarde son argent par exemple, et au lieu de le voir comme une fin en soi, on se dit : « oh mais avec ça je peux aimer Dieu, mon prochain et moi-même. Je vais me faire un trésor dans les cieux que personne ne pourra m’enlever. »
Ceux que vous aurez aidé vous accueilleront au paradis, en disant : « Oh, laissez-le entrer, nous le connaissons bien ! ».
Quand on sait ce qui vient : c’est agir autrement qui serait stupide !
Alors de même on regarde nos activités ordinaires, nos relations, nos passions, nos temps de prières. Et on se dit : « le Christ revient mon ami, réveille-toi ! » Et on fait le tri pour que le Royaume ne soit étranger à rien de ce que nous vivons.
Concrètement, je crois que nous avons un moyen de nous entraîner assez quotidien.
Qu’attendez-vous pour aujourd’hui ?
Pas grand-chose ? Encore quelques galères à régler ?
Mettons-nous à attendre le Christ qui va passer. Et face à la journée morne qui s’annonce souvenons-nous que Dieu passera. Et face aux difficultés relationnelles qui prennent tout l’espace mental, faisons de la place à celui dont la visite est plus importante encore.
Alors nous verrons le passage dans nos vies de celui que nous attendons.
Et petit à petit notre foi en lui grandira, nous faisant entrer dans l’espérance de cette vie éternelle. Une espérance plus forte que toutes les guerres et les incendies.
Marc Burtschell
Vivre avec l'assurance de l'abondance
Cet homme riche est seul : on n’entend parler ni de Dieu ni de personne d’autre. Pourtant s’il a de grandes terres, il ne s’en est pas occupé seul. Il est seul avec son argent, seul à assurer son avenir. (Certaines traductions emploient le mot « âme », plutôt que « vie »). Il imagine que cet argent lui permettra de prendre soin de son âme. Il est aveuglé !
Je me souviens lors de vacances en station d’hiver, j’étais proche d’un homme riche en séjour dans un Club Med et qui expliquait qu’il gagnait beaucoup mais qu’il lui manquait encore juste un peu pour être bien. Il n’y a jamais assez dans cette logique.
Le Christ nous indique une vie plus heureuse, et il la décrit dans les versets suivants lorsqu’il montre comment Dieu pourvoit pour les oiseaux du ciel qui ne font pas de réserves dans des greniers.
Dieu donne généreusement à celui qui se met au service du Royaume avec confiance. Alors nous pouvons donner généreusement à notre tour !
« Tout ce qui est à moi est à toi » dit le père au fils aîné dans la parabole du fils prodigue.
Cela nous amène à cette question importante :
"Est-ce que mes actions et mes sentiments montrent que j'ai reçu l'assurance de l'abondance à disposition ?" Stasi Eldredge
Je connais une femme qui a vécu dans la pauvreté, enfant. Ses parents pensaient que c’était une bonne chose pour un chrétien, mais elle n’a jamais cru cela. Elle s’est bougée pour travailler et ainsi aider ses parents, et assurer une vie plus confortable pour sa famille. Elle-même n’était pas « pauvre », mais elle vivait dans un esprit d’abandon. Elle donnait tout ses talents à Dieu, car elle savait que Dieu lui donnait tout : un travail, une famille, une maison, etc.
Son histoire m’a interpellé car elle était une belle illustration de ce que nous enseigne Jésus : vivre auprès de lui dans l’abondance et non pas en étant aigri comme le fils aîné qui se prive. Auprès de Dieu, il y a assez pour vivre dans l’abondance et pour donner en abondance !
Voici encore quelques exemples en vrac pour nous inspirer :
- En lien avec ce que je viens de dire : certains parmi nous ont peut-être besoin s’offrir des choses pour eux de temps en temps, pour savourer l’abondance donnée par Dieu. Savoir « tuer le veau gras » pour fêter des événements avec ses amis.
- Je pense à ceux qui sont à l’origine du camp Optimum aux Etats-Unis. Je les ai vu de plus en plus généreux. Avant, ils vendaient les DVD, les CD. Maintenant le maximum est disponible gratuitement sur internet et les gens donnent ce qu’ils veulent. Ce n’est pas une stratégie commerciale : ils comptent sur Dieu.
Qu’elle n’a pas été ma surprise lorsqu’ils m’ont invité pour un séjour au bord d’un des grands lacs du Nord de l’Angleterre tout frais payés dans un hôtel 4 ou 5 étoiles ! Ça m’a beaucoup touché. Ce n’est pas qu’ils soient riches, mais c’est grâce à leurs donateurs qui sont généreux car eux-mêmes sont généreux.
- Enfin, parfois nous pourrions peut-être parfois garder trop pour nous-mêmes, pour maîtriser notre vie au lieu de la remettre à Dieu. Eh bien, faisons l’expérience. Choisissons d’être un peu plus généreux pour les autres, pour les pauvres, et voyons si vraiment nous avons manqué pour nos vacances par exemple ou autre chose.
Je me souviens du jour où j’avais acheté délibérément une voiture plus simple. Mais j’avais dit à Dieu : « D’accord, mais tu t’arranges pour qu’elle ne me lâche pas au mauvais moment ! ». La fenêtre est tombée dans la portière le jour de Noël, il faisait bien froid pour me rendre à la messe. Mais à peine arrivé, un paroissien qui logeait dans la cure m’a dit : « Prends ma voiture en attendant, je vais réparer la tienne » ! Et ce fut un bon moment que de le faire ensemble. J’ai préféré vivre ça à avoir une voiture au top, sans problèmes, sans Dieu.
Il ne s’agit pas de technique, il s’agit de foi. Et il faut avancer pas à pas pour que notre foi grandisse sans être imprudent, sans faire n’importe quoi.
Et avec notre foi, notre joie grandit aussi, car nous faisons l’expérience que c’est vrai !
"Est-ce que mes actions et mes sentiments montrent que j'ai reçu l'assurance de l'abondance à disposition ?" Stasi Eldredge
Qu’allez-vous changer ? Je rêve que nous puissions nous témoigner ensuite nos histoires.
Marc Burtschell
Les homélies du père Emmanuel Albuquerque
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Homélie du 22 juin 2025
Jamais je n'oublierai ton amour pour moi !
Aujourd’hui dans le monde entier ont lieu de grandes processions en l’honneur du Saint Sacrement. Dans ces gestes de la dévotion populaire, on sent l’amour d’un peuple, l’amour sensible pour le Christ.
Bien franchement, je ne sais pas si je regrette ces processions chez nous, car je n’y ai pas été éduqué, elles me semblent d’une autre époque. Mais je crois qu’elles peuvent nous interpeler sur notre amour pour Dieu : quel grand mystère du Corps et du Sang du Christ présent ici ! Quel trésor !
Est-ce que nous comprenons bien ce que nous vivons à chaque messe ?
D’abord : Il nous aime ! Une première chose qui peut véritablement nous saisir sont les paroles qui ouvrent la dernière cène en saint Luc : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! »(Lc22,15). Je m’inspirerai en particulier de la lettre apostolique du pape François « Desiderio desideravi ».
« Ces paroles de Jésus (...) sont la fente par laquelle nous est donnée la surprenante possibilité de percevoir la profondeur de l’amour des Personnes de la Sainte Trinité pour nous.
Pierre et Jean avaient été envoyés pour faire les préparatifs nécessaires pour manger la Pâque. Mais, à y regarder de plus près, toute la création, toute l’histoire – qui allait finalement se révéler comme l’histoire du salut – est une grande préparation à ce repas. » (N°2-3)
« Personne n’avait gagné sa place à ce repas. Tout le monde a été invité. Ou plutôt, tous ont été attirés par le désir ardent que Jésus avait de manger cette Pâque avec eux : Il sait qu’il est l’Agneau de ce repas de Pâque, il sait qu’il est la Pâque. C’est la nouveauté absolue de ce repas, la seule vraie nouveauté de l’histoire, qui rend ce repas unique et, pour cette raison, ultime, non reproductible : « la Dernière Cène ». » (n°4)
Nous sommes au cœur d’un événement cosmique qui concerne le monde entier, en même temps que toutes les époques. C’est l’événement de notre vie. Et pourtant nous pourrions passer à côté et oublier.
Et qu’on ne comprenne pas mal : il ne s’agit pas d’aller à la messe pour « ne pas faire de la peine à Jésus ». Jésus est grand, il n’a pas besoin qu’on prenne soin de lui dans ce sens-là. Non, mais c’est plutôt a-t-on reconnu l’amour de Dieu pour nous et pouvons-nous alors venir avec une joie de plus en plus grande à la messe ? Non par devoir, mais par amour.
En venant à la messe, nous disons à Dieu : « Jamais je n’oublierai ton amour pour moi. Merci ! »
Ensuite : Il est vainqueur ! Un deuxième aspect de cette fête est que nous sommes rappelés à la présence du Christ ressuscité dans nos vies, aujourd’hui. Faire mémoire de lui, en venant à la messe : c’est nous souvenir et vivre de la résurrection. Par ce corps et ce sang, Jésus se rend présent à nos vies pour que la force de la croix et de la résurrection rayonne dans nos maisons, dans nos vies.
Dès qu’il y a un problème dans nos vies, pensons : « Jamais je n’oublierai que le Christ est ressuscité. Je n’ai rien à craindre de rien ni de personne. ». Et chaque messe nous entraîne à ce réflexe. Entrons dans cette église comme on prend refuge dans un combat, lui présentant toutes les galères de la semaine pour lui dire : « C’est à toi de t’en occuper ».
Enfin : nous sommes devenus le corps du Christ. Par ce corps et ce sang, nous devenons des christs. Récemment, lors d’un partage biblique, l’un d’entre nous a eu cette réflexion : au moment où on cherche à le tuer, Jésus trouve le moyen de continuer sa vie en d’autres que lui. Un peu comme dans les films où par un pouvoir spécial, le méchant parvient à contaminer d’autres personnes et à se propager avant d’être détruit. J’ai bien aimé l’image ! C’est bien ce qui se passe : le mal essaie d’anéantir la foi en tuant Jésus puis bien d’autres chrétiens après lui. Mais jusqu’à présent il n’a pas réussi à l’éteindre, car sans cesse, la vie du Christ s’est répandue plus loin, plus vite, plus fort. On n’arrête pas Dieu !
En venons à la messe, nous disons : « Jamais je n’oublierai qui je suis devenu : Jésus aide-moi à être un autre toi. »
« Jamais je n’oublierai ton amour pour moi ! »
« Jamais je n’oublierai que le Christ est vainqueur. »
« Jamais je n’oublierai qui je suis devenu ».
Marc Burtschell
Homélie du 7 juin 2025
une nouvelle Pentecôte
Voici ci-dessous, les notes prises à partir du témoignage de Patti Mansfield qui était parmi les premiers catholiques à redécouvrir l'expérience de la Pentecôte en 1967. Cette expérience, semblable à celle des apôtres, s'est répandue dans le monde entier par la suite. ( Les notes ne sont pas toujours très claires, mais elles intéressent certains d'entre vous, donc les voici) :
La Pentecôte, le baptême dans l’Esprit Saint est un changement important. Comment le savoir ? Regarder dans les Actes des apôtres, entre avant et après. Il y a une différence.
C’est pourquoi lors du Concile, le pape demandait à Dieu une Nouvelle Pentecôte. Pour voir Dieu à l’œuvre et non pas l’homme qui a peur, qui se fatigue seul.
Et voilà ce qui se passe quelques années plus tard :
L’effusion de l’Esprit a eu lieu en 1967 à « University of Holy Spirit ».
Patti grandit dans un milieu simple. Elle rêve d’enseigner le français, de passer un semestre en France pour rencontrer un français et vivre dans un château.
« Seigneur, béni mes plans ! Fais ma volonté selon mon calendrier. »
Je priais comme si j’étais Dieu et lui ma créature.
En 1964 : entre dans cette université.
Cela ne suffit pas d’avoir les « connaissances sur Dieu », il faut connaître Dieu. Une amie l’invite à un groupe biblique, mais a peur d’être trop religieuse. Elle n’y va jamais. Mais invitée à un pic-nique, elle y va, et voit leur amour. Elle continue.
Février 1967 : retraite centrée sur l’Esprit Saint, son action.
On lui demande de :
- prier avec une foi qui attend (expectant faith) : ça peut changer votre vie !
- lire chapitres 1-4 des Actes. Elle les lit en boucle
- la croix et le poignard : actes d’aujourd’hui. Et elle se demandait pourquoi ça ne lui arrive pas à elle aussi.
Cette chaise représente le trône de notre vie. Quelqu’un qui ne connaît pas Dieu : « Me, myself and I » Trinité pas sainte qui rend misérable.
Appel de l’évangile : inviter Jésus à s’asseoir sur le trône de notre vie.
A cette étape, je faisais de plus en plus de place mais comme copilote : de temps en temps ma parole, de temps la tienne. Je n’avais pas renoncé entièrement à ma volonté (béni mes plans).
25 étudiants : on se réunissait dans une chambre haute.
Puis enseignement sur Marie par un homme qu’elle sentait inspiré par l’Esprit Saint. En fait, depuis longtemps, leurs professeurs recherchaient une Pentecôte personnelle. Ils avaient décidé de prier tous les jours.
Puis ils invitent à célébration pénitentielle : elle entend ses amis qui demandent « pardon pour mon orgueil, etc. » elle est touchée car ce sont les mêmes péchés que les siens. Nous sommes tous pécheurs.
Dieu donne la grâce de voir, ce n’est pas une condamnation.
Puis une femme parle sur Actes 2 : elle est protestante, s’introduit en demandant que l’Esprit Saint la guide. Patti se moque intérieurement. Cette femme parle de Jésus comme si elle venait de prendre le café avec lui, et décrit une relation avec lui qui la fait rêver. Il était clair que l’Esprit Saint était une personne pour elle. Elle écrit « Jésus soit réel pour moi ».
Ils demandaient à leurs professeurs : « Mais nous sommes catholiques, nous avons déjà reçu Jésus, et nous avons reçu le Saint Esprit lors de notre confirmation ».
C’est peut-être une question que vous vous posez.
Oui, disent les professeurs, mais nous étions très jeunes. Maintenant vous êtes adultes et vous devez prendre une décision.
Cette décision, c’est celle de laisser le trône. Intérieurement c’est comme si Jésus me demandait : « mais toi Patti, qui dis-tu que je suis ? ». Je ne m’étais pas entièrement abandonnée à lui.
David un jeune propose que nous renouvelions notre confirmation. Presque personne n’était intéressé. Mais je trouvais que c’était une idée brillante. Et nous avons dit : même si personne n’est intéressé, nous le sommes, nous le ferons. Et ils disent cela à un professeur qui leur répond : « Êtes-vous prêts ? », et ça me faisait peur, comme s’il savait.
Plus tard dans l’après-midi, je vais dans la chapelle. Il y avait un anniversaire ailleurs. J’y allais pour dire aux gens de venir à l’anniversaire. Mais en entrant, j’ai commencé à trembler de tout mon corps, j’étais consciente pour la première fois de ma vie : Dieu est là, il est saint, et je ne suis pas sainte, si je reste là, quelque chose va arriver, il va me demander quelque chose, il faut que je parte vite. Le désir d’avoir ma vie selon mes termes. Mais au-delà de mes peurs, il y avait ce besoin de me remettre entièrement à Dieu, c’est un désir que nous avons tous.
En m’agenouillant, j’ai dit ceci : Père, je te donne ma vie, et quoique tu me demandes je l’accepte, même si ce sont les souffrances. Enseigne-moi à écouter Jésus et à le suivre.
Je me suis retrouvé complètement prostré, et sans mes chaussures. Je me suis senti immergée dans la présence de Dieu, je voulais mourir. J’ai goûté la bonté de Dieu, sa tendresse, sa miséricorde. J’ai su cette nuit, que si je pouvais expérimenter cela, alors c’était pour tout le monde.
« Mon cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi. »
Je l’ai partagé à deux trois autour de moi, puis j’ai cherché le prêtre, qui m’a dit que David avait vécu la même chose. Dieu avait écouté notre choix, il nous écoutait. Et il commença par David qui avait proposé, puis moi. Je demande au prêtre que faire : il me dit que l’Esprit Saint me montrera.
Une jeune voit mon visage qui rayonne et me demande ce qui se passe : ton visage est différent. Je ne le savais pas, je lui ai dit : viens devant le tabernacle. Et je dis : Jésus ce que tu as fait pour moi, fais le pour elle. La moitié des étudiants était dans la chapelle en moins d’une heure, sans que nous soyons allés les chercher. Certains pleuraient, d’autres riaient, d’autres levaient les mains spontanément. Je sentais que mon corps entier était en feu, mes mains mes bras.
Le prêtre disait : que va dire l’évêque ?
Ce début très humble a donné lieu à un courant de grâce selon l’expression du cardinal Suenens.
Voilà ce qu’a dit l’évêque de Rome :
Paul VI a appelé cela « une chance pour l’Eglise ».
Jean-Paul II : je veux crier à tous, ouvrez-vous à l’Esprit Saint, acceptez avec gratitude et obéissance les charismes que l’Esprit ne cesse d’envoyer.
Benoît XVI : Frères et sœurs, redécouvrons la grâce d’être baptisés dans l’Esprit Saint ».
Et le pape François, quand nous sommes allés le voir : « partagez avec toute l’Église la grâce d’être baptisé dans l’Esprit Saint ».
Concrètement :
- demandons à Dieu de nous montrer nos résistances, quand nous doutons de son amour
- disons : Jésus viens sur le trône de ma vie, baptise-moi dans le Saint Esprit
Marc Burtschell
Homélie du 1 juin 2025
Rendre le monde amoureux
Jésus est en train de faire une dernière prière avant d’être arrêté et tué. Et il prie pour nous : ceux qui croiront dans les siècles à venir. « Qu’ils soient un en nous eux aussi. (…) pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux ».
Quel douceur dans cette prière, et quel désir ! C’est gratuit, c’est généreux. Jésus se dit pour nous : « Oh, il faut que vous sachiez ce que c’est que d’être aimés comme ça ! Et quand le monde verra un tel amour, il comprendra où est le chemin à suivre ».
Comment accueillir cet amour et lui répondre ? Le pape François donne des pistes concrètes dans sa belle encyclique Il nous a aimés, en lien avec les apparitions de Jésus à Marguerite-Marie, à Paray-le-Monial.
Nous attacher à la contemplation de l’amour du Christ pour nous nous aide à ne pas nous concentrer uniquement sur des activités extérieures. Ainsi nous redécouvrons « la tendresse de la foi, la joie du dévouement au service, la ferveur de la mission de personne à personne, la fascination pour la beauté du Christ, la gratitude passionnée pour l’amitié qu’Il offre et pour le sens ultime qu’Il donne à la vie. »
A Paray-le-Monial, Jésus explique à Marguerite-Marie que son cœur cherche des cœurs à qui communiquer ses trésors. Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, le vivait, elle qui écrivait : « Tu sais, moi je ne vois pas le Sacré-Cœur comme tout le monde, je pense que le cœur de mon époux est à moi seule, comme le mien est à lui seul et je lui parle alors dans la solitude de ce délicieux cœur à cœur en attendant de le contempler un jour face à face ».»
Comment répondre à cet amour infini ? Le pape François donne plusieurs pistes pour répondre à cet amour du Christ.
D’abord : la consolation.
Nous ne pouvons pas être insensibles à la souffrance de celui que nous aimons. De même que sur la croix Jésus souffrait de tout le mal qui serait commis dans le futur, de même il était consolé de tous les gestes de consolation que seraient posés dans le futur. François explique : « Le désir nécessaire de consoler le Christ, qui naît de la souffrance en contemplant ce qu’Il a enduré pour nous, se nourrit aussi de la reconnaissance sincère de nos servitudes, de nos attachements, de nos manques de joie dans la foi, de nos vaines recherches et, au-delà de nos péchés concrets, de la non correspondance de nos cœurs à son amour et à son projet. »
Une proposition concrète pour consoler Jésus est de venir à la messe le premier vendredi du mois (en souvenir du vendredi où Jésus meurt pour nous).
Après la consolation, le pape nous parle de la réparation.
Par le passé, on voyait dans ce mot les pénitences : souffrir pour réparer les péchés commis contre Dieu. Mais non : on répare les manques d’amour, par l’amour !
St Charles de Foucault vivait particulièrement cet amour des plus pauvres, lui qui était parti vivre au Maroc. « De toutes mes forces, je tâche de montrer, de prouver à ces pauvres frères égarés que notre religion est toute charité, toute fraternité, que son emblème est un Cœur »
Et alors, notre mission devient de « Rendre le monde amoureux ».
« À la lumière du Sacré-Cœur, la mission devient une question d’amour, et le plus grand risque est que beaucoup de choses qui sont dites et faites dans cette mission ne parviennent pas à provoquer la rencontre heureuse avec l’amour du Christ qui embrasse et sauve. »
« Parler du Christ, par le témoignage ou la parole, de telle manière que les autres n’aient pas à faire un grand effort pour l’aimer, voilà le plus grand désir d’un missionnaire de l’âme. Il n’y a pas de prosélytisme dans cette dynamique de l’amour : les paroles de l’amoureux ne dérangent pas, n’imposent pas, ne forcent pas. Elles poussent seulement les autres à se demander comment un tel amour est possible. »
« Il nous dit lui-même : « Je vous envoie » (Lc 10, 3). Cela fait partie de l’amitié avec Lui. Pour que cette amitié mûrisse, tu dois te laisser envoyer par Lui pour remplir une mission dans le monde, avec confiance, avec générosité, avec liberté, sans peur. Si tu t’enfermes dans ton confort, cela ne te donnera pas de sécurité. Les peurs, les tristesses et les angoisses apparaîtront toujours. Celui qui ne remplit pas sa mission sur terre ne peut pas être heureux. Il devient frustré. Alors laisse-toi envoyer, laisse-toi conduire par Lui, là où Il veut que tu ailles. N’oublie pas qu’Il t’accompagne. »
« Peu importe que tu puisses voir des résultats, laisse cela au Seigneur qui travaille dans le secret des cœurs, mais ne cesse pas de vivre la joie d’essayer de communiquer l’amour du Christ aux autres. »
Marc Burtschell